Laurianne Provost : Comment s’organiser pour élever son niveau en danse urbaine

Laurianne Provost : Comment s’organiser pour élever son niveau en danse urbaine

Laurianne, actuellement en secondaire 4, rêve de devenir médecin spécialiste pour les enfants. Un parcours qui se veut long, mais ceci est bien loin de l’intimider, puisqu’elle s’y connait sur l’art d’atteindre ses objectifs. Des rêves, elle en a plein, et en a toujours eu! Plusieurs concernent la danse, qu’elle a d’ailleurs débuté à 2 ans. Elle s’est rapidement intéressée à tous les styles offerts en danse récréative. « J’en voulais toujours plus! » se rappelle-t-elle en pensant à ses premières années. Les premières compétitions n’arrivent qu’à l’âge de 8 ans, et tout prend alors une bien plus grande ampleur. Danser pour être meilleure que la veille, améliorer son classement de l’année précédente, réussir ce mouvement difficile à tout prix, deviennent des buts réels. Chaque nouveau jour devient une occasion de s’améliorer. Mais pour que la danse devienne un sport de haut niveau, l’organisation doit être au rendez-vous!

 

Bâtir un horaire en lien avec ses objectifs

Une fois qu’un rêve est germé, et puis qu’on a envie de le réaliser, il devient un objectif. Plus l’objectif est ambitieux, plus il importe de le planifier et de s’organiser pour espérer l’atteindre. C’est du moins ce qu’a fait Laurianne vers l’âge de 10 ans, qui s’est donnée comme objectif de se mesurer aux meilleurs danseurs de Hip Hop du monde. Peu importe la nature de notre objectif, il est préférable de faire partie d'un studio ou d'un programme qui correspond à nos intérêts personnels. La plupart des studios de danse offrent différents niveaux récréatifs et compétitifs, et certains poussent leurs objectifs jusqu'à l’international. Dans le cas de Laurianne, c'est au studio Tendanse de Granby qu'elle a eu la chance de cheminer vers son rêve. Si la marche est haute pour accéder aux troupes de haut niveau, on doit savoir que plusieurs heures d’entraînements variés sont à conseiller. On doit donc mettre à profit nos temps libres. Au-delà des soirs de semaines, on pense aux longs week-ends et évidemment, à l’été. Quelques studios de Montréal se spécialisent dans les classes ouvertes les soirs de semaine (notamment Tripoli, DTJIC et SPT Mtl) qu'on peut payer à la classe, pour moins de 20$. On peut aussi trouver des workshops occasionnels qui sont offerts un peu partout. Il suffit de surveiller régulièrement les réseaux sociaux de nos chorégraphes préférés ou des différents studios de sa région. Si on a envie de mettre à profit un long week-end, Laurianne recommande fortement d’oser l’expérience d’une escapade à New York pour faire quelques classes ouvertes au mythique Broadway Dance Center. Des dizaines de classes sont disponibles chaque jour, pour différents niveaux. Les coachs sont tous des danseurs professionnels et les conseils dont on pourrait bénéficier sont inestimables! Elle te promet que tu sortiras de ta zone de confort! L’été, plusieurs studios offrent des camps de perfectionnement, surtout pour les plus jeunes (12 ans et moins). Certains offrent aussi des camps de niveau plus avancé pour tous les âges, sous forme de stage. C’est le cas du Studio Party Time avec le camp PNT, auquel Laurianne a participé 2 fois. On y apprend principalement différentes techniques de danse urbaine, on teste l’univers des battles et du freestyle ainsi qu’une simulation d’audition professionnelle. Au nord de Montréal, Propulsion offre un camp très intensif avec Ricky St-Jusna. Le niveau de ce stage est particulièrement élevé. Pour danseurs avertis seulement! Le studio Shake, dirigé par Team White (grands gagnants de la première saison de Révolution) est aussi à surveiller!

Et il y en a plein d’autres… Avec toutes les options offertes au Québec, il y a de quoi se bâtir un horaire de 40h/semaine tout l’été! Pour en découvrir davantage, il ne faut pas hésiter à écrire à nos danseurs préférés pour demander ce qu’ils ont à offrir. Ils ne seront qu’encouragés par l’intérêt qu’on leur porte! Ces démarches aideront non seulement à augmenter nos chances de faire partie d'une troupe d'élite, mais aussi à élargir nos horizons.

Adaptation scolaire

Augmenter le niveau de danse et faire partie des meilleures troupes de compétition vient souvent avec une augmentation significative des heures de cours. Ajouter toutes ces heures a forcément un impact sur l’organisation scolaire. À moins de faire partie d’un programme sport-études déjà prévu à cet effet, une planification est parfois nécessaire avec la direction de l’école et les professeurs. La plupart des écoles sont très ouvertes à soutenir un élève, à condition d’avoir un objectif valable (comme celui de se qualifier pour les Championnats du monde de Hip Hop, tel que ce fut le cas pour Laurianne et sa troupe T.ACOS en 2017 et 2018). L’école aura aussi besoin de valider les heures d’entrainement et de compétitions auprès du studio pour justifier les absences ou les extensions de remise de travaux. Pour que tout ceci tienne la route, il faut être prêt à travailler fort et faire certains sacrifices. Les travaux scolaires manqués n’apparaîtront pas comme par magie… Il faut donc s’attendre à faire des devoirs tôt le matin, sur les heures de dîner et si nécessaire dans la voiture! Être efficace devient la clé. Un autre truc de Laurianne consiste à prendre un bon déjeuner santé et des petites collations entre chaque cours pour favoriser la concentration en classe. Bien assimiler la matière dans ses cours lui permet une réduction des heures à mettre sur l’étude. Évidemment, les heures consacrées à la danse diminuent aussi le temps pour les amitiés d’écoles. « Oui, ça peut sembler une concession difficile au début, mais à la longue on se crée une vie sociale surtout autour de la danse, et on se rend compte que les liens sont particulièrement forts vu les émotions incomparables que l’on peut vivre ensemble », nous explique Laurianne.

Préparer ses compétitions

Une compétition est un moment de fébrilité et d’excitation pour la plupart des danseurs. En plus d’être l’aboutissement d’une saison complète de dur travail, c’est l’occasion de célébrer avec nos amis qui partagent la même passion que nous. Pour profiter au maximum de ces événements, il importe de se préparer adéquatement. Une bonne organisation diminuera le stress qui vient forcément avec les compétitions. Celles-ci se déroulant souvent sur 4 ou 5 jours, des absences de l’école sont parfois inévitables. Quand c’est le cas, il vaut mieux prévoir à l’avance avec ses profs la matière et les devoirs qui seront à rattraper, afin d’apporter tout le nécessaire avec soi. Déterminer dès le départ quelques plages horaire tranquilles dans la chambre d’hôtel pour faire ses travaux à distances aideront à ne pas procrastiner. Il faut aussi prévoir une liste de chaque pièce de costume, accessoires, maquillage et articles de coiffure (penser aux réserves additionnelles!) à apporter. Laurianne a sa petite routine la veille d’un départ pour une compétition : « Comme j’ai souvent plusieurs numéros à présenter, je me fais une check-list de tous mes costumes et accessoires que je revérifie la veille du départ, puis je me prépare plusieurs collations saines. Juste avant de me coucher, je m’installe au calme avec des écouteurs pour écouter les mix de mes chorégraphies et faire de la visualisation ».

Hygiène de vie

Avoir une bonne hygiène de vie favorisera le fonctionnement d’un tel horaire. Bien s’alimenter, accorder de l’importance au sommeil, éviter d’accumuler les tâches, en sont de bons exemples. Bien que les soupers se prennent souvent dans la voiture ou au studio de danse en ce qui concerne Laurianne, elle s’assure de bien démarrer chaque journée avec un déjeuner bien rempli, et de prévoir un bon dîner équilibré. Comme elle a beaucoup de travaux scolaires à faire en dehors des heures normales d’école, elle préfère utiliser les matins et les midis pour faire le surplus, de sorte à s’assurer qu’elle soit toujours au lit à 22h30, maximum! Le sommeil est une de ses priorités. Être efficace dans chacune de ses tâches fait aussi partie de la solution. Malgré toute cette discipline, un peu de temps libre est bien sûr nécessaire, même s’il se fait plus rare par moment!

 

Le besoin de dépassement de soi de Laurianne ne semble jamais prendre de pause, elle qui vient de terminer en Janvier 2020 Le Program Teen par Andy Michel, qui vise spécifiquement à préparer les danseurs à une carrière professionnelle. Elle projette effectivement d’ajouter quelques contrats à son parcours déjà impressionnant à son âge (2 Championnats du monde, Révolution saison 1, le gala des prix Mammouth, En Direct de l’Univers, et plus…). Le conseil qu’elle aimerait donner à tous ceux qui ont envie d’augmenter leur niveau : « Si on a des rêves en danse, il ne faut pas avoir peur de travailler pour les atteindre, et ne pas se décourager quand viennent les moments difficiles. Il peut y avoir des instants de doutes, mais on doit s’accrocher et prendre le temps de se rappeler nos rêves ».  

Crédit photo : École Tendanse


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